Du changement à la tête de l’institution parlementaire européenne ! En effet, le conservateur italien Antonio Tajani (PPE) a été élu à sa présidence hier en devançant un autre italien, Gianni Pitella (S&D), mettant ainsi fin à un interminable scrutin où il aura dû attendre le quatrième tour pour être élu par 351 voix contre 282 pour son compatriote et 80 votes blancs ou nuls.

Après l’annonce inattendue du socialiste Martin Schulz en fin d’année dernière qu’il ne briguerait pas de troisième mandat à la tête du Parlement européen pour se consacrer à la politique allemande, les ambitions s’affirmaient et les tractations dans le but de créer des coalitions de pouvoir allaient bon train dans les couloirs de Bruxelles et Strasbourg.
De nombreux candidats se sont déclarés et six ont représenté leurs partis respectifs au scrutin du 17 janvier puisque le septième déclaré, le libéral Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge, s’est retiré de la course au dernier moment, faisant alliance avec le groupe de droite PPE. Au delà de ce soutien inespéré, Tajani a bénéficié de l’appui de la troisième force de cette élection, le parti conservateur et réformiste (CRE) lors du dernier tour du scrutin.

L’ancien journaliste, élu pour deux ans et demi, siège au Parlement depuis 1994 et a été Commissaire européen au transport puis à l’industrie entre 2008 et 2014 dans la Commission Barroso. Il arrive à la tête de l’institution législative européenne dans un contexte délicat et un environnement international incertain, au moment où les partis extrémistes eurosceptiques prennent de plus en plus d’importance et où Trump prend l’Europe pour cible.

« Nous n’avons pas besoin d’un président du Parlement européen fort. Nous avons besoin d’un Parlement européen fort », a plaidé Tajani.« Je suis un homme de consensus, je veux être le président de tous les députés » affirmait Tajani quelques minutes après son élection.