• Entretien avec Fabian Le Bail sur son projet Erasmus+ #Consentement.

     • Publié le 4 mars 2025 • Rubrique(s) Actualités des Points relais Europe

    Projet Consentement

    Dans le cadre de nos Relais Europe, nous accompagnons les initiatives portées par les porteurs de projets des territoires. Rencontre avec Fabian Le Bail, responsable du service jeunesse de la communauté de communes de Saint-Méen Montauban, qui a initié un projet Erasmus+ sur le consentement.

    Maison de l’Europe de Rennes et Haute Bretagne : « Bonjour Fabian. Merci de venir à notre rencontre aujourd’hui. »

    Fabien Le Bail : « Merci à vous pour l’invitation. »

    MdE : « À la Maison de l’Europe de Rennes, on vous connaît très bien mais pourriez-vous vous présenter en quelques mots à nos abonné·e·s ? »

    FLB : « Je suis Fabian Le Bail, responsable du service jeunesse de la communauté de communes de Saint-Méen Montauban. Avec mon équipe, nous menons de nombreuses actions en lien en faveur des jeunes de la collectivité. Si notre porte d’entrée est le loisir, nous développons beaucoup d’autres thématiques au fil des années telles que la mobilité, la culture ou la vie affective, mais aussi l’Europe. Actuellement, nous menons un projet sur le consentement (#Consentement), financé par le programme Erasmus+ avec une dizaine de jeunes du territoire. »

    MdE : « Quelles sont les raisons de votre engagement envers la jeunesse ? »

    FLB : « Mon engagement, mais aussi celui de mes collègues, résulte d’une prise de conscience. Prenons nos actions sur la mobilité par exemple. Nous sommes parti·e·s d’un constat, celui de l’existence d’une dynamique territoriale d’enclavement, avec des jeunes sortant très peu du périmètre de notre territoire. Pour certain·e·s, même aller à Rennes peut sembler très compliqué alors que nous ne sommes qu’à trente minutes… Alors comment fait-on ? Que pouvons-nous mettre en place pour améliorer les choses ? C’est en tout cas comme cela qu’on essaye toujours de penser nos actions, en faisant en sorte qu’elles répondent à des besoins et fassent naître des envies, des compétences nouvelles. Concrètement, ça veut dire accompagner les jeunes dans la mobilité, partir du local pour les amener vers la possibilité de l’étranger. »

    MdE : « Pouvez-vous nous en dire plus sur les projets qui ont précédé #Consentement ? »

    FLB : « Nous avons mené un projet dans le cadre du programme LEADER qui nous a permis de travailler pendant quatre ans, entre 2018 et 2022, avec des travailleurs sociaux et des groupes de jeunes venant d’Allemagne, du Luxembourg et de Finlande. Chaque année, il y avait une thématique de travail différente autour de la culture locale et du développement durable. Des camps d’été qui allaient d’une semaine à dix jours étaient organisés chaque année : on a pu y présenter nos projets et également animer des ateliers et d’autres activités pour les jeunes. Suite à ce projet, nous avons travaillé avec l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) et mis en place deux autres projets. Le premier était un séjour Interrail sur le thème du processus démocratique de l’Union Européenne. Au programme : mobilité de jeunes et visite des institutions européennes à Bruxelles, Francfort et Strasbourg. Avec les jeunes, nous avons réalisé un film de sensibilisation sur le sujet. Pour le deuxième, nous avons travaillé sur les valeurs démocratiques et la valorisation des déchets grâce au montage d’un clips et l’écriture d’une chanson, entre autres. Ces différentes expériences nous ont vraiment donné confiance et incité·e·s à entreprendre d’autres projets. »

    MdE : « Merci pour ces précisions Fabian. Revenons maintenant au projet #Consentement : comment est-il né ? »

    FLB : « Tout est parti d’une rencontre avec des classes de troisième et des eurodéputé·e·s. Les élèves se sont interrogé·e·s sur la position de la France concernant le rejet de la définition commune du viol à l’échelle européenne. De ces discussions a émergé une envie de projet. Pour le mettre en œuvre, nous nous sommes associés au Conseil Départemental d’Ille-et-Vilaine et d’autres collectivités voisines, nous avons construit un projet de sensibilisation, avec la compagnie de théâtre, “La Morsure”, qui nous accompagne aujourd’hui en proposant aux jeunes membres du projet plusieurs ateliers autour du théâtre participatif. »

    MdE : « Quelles ont été les actions qui ont amorcé le projet ? »

    FLB : « Avec l’agence départementale, d’octobre à novembre, trois jours de sensibilisation auprès d’un public de jeunes, axés sur des actions artistiques abordant la thématique du consentement ont eu lieu. Nous étions accompagné·e·s de professionel·le·s tel qu’un sexologue, un conseiller conjugal et une infirmière. Les professionnel·le·s de notre territoire ont également bénéficié d’une journée de sensibilisation (Infirmière scolaire, CPE, médiathécaire, élus). Nous avons par la suite souhaité donner une suite au projet en imaginant une suite : le projet #Consentement.

    Une de nos première action de sensibilisation a été organisée en partenariat avec la compagnie “La Morsure”. L’objectif était de faire réaliser aux jeunes que les réalités femme/homme sont bien différentes et cela s’est fait au travers d’un atelier de théâtre interactif : des comédien·ne·s jouaient une scène et les lycéens devaient se prononcer sur l’existence ou d’un consentement ou non. Ce fut un moyen très pédagogique de les mettre en situation et de les faire réfléchir sur le sujet. »

    MdE : « Et Erasmus+ dans tout ça ? »

    FLB : « Afin de donner plus d’ampleur au projet, nous avons déposé notre candidature afin de recevoir un financement Erasmus+. Juste avant les vacances de Noël, nous avons eu le bonheur de recevoir une réponse positive, avec à la clé un financement Erasmus+ de 33 000€. »

    MdE : « Pouvez-vous développer sur ce qu’a apporté le financement Erasmus+ au projet, ce qu’il va vous permettre de réaliser ? »

    FLB : « Le financement va nous permettre de donner plus d’écho au projet puisque notre groupe de dix jeunes va pouvoir mener davantage d’actions de prévention et rencontrer des élus afin de les sensibiliser à notre cause et de les interroger sur leur travail législatif en faveur de l’égalité femme-homme. De plus, nous avons pu prévoir deux mobilités, une qui se fera du 12 au 13 février à Paris et une autre plus tard, en avril, à Bruxelles. À Paris, notre groupe aura l’occasion de rencontrer la députée Mathilde Hignet et les sénatrices Sylvie Robert et Anne-Sophie Patru pour discuter avec elles de la notion de consentement. Nous visiterons également l’Assemblée nationale et le Sénat, après quoi nous irons à l’espace interactif Europa Expérience. À Bruxelles, nous irons à la découverte des institutions européennes. Et nous aurons l’occasion de rencontrer la députée européenne, Marie-Pierre Vedrenne, ainsi que Valérie Devaux qui travaille au sein de la Commission “Droits des femmes et égalité des genres”. Un de nos objectifs est aussi d’échanger avec le Lobby européen des femmes qui est basé à Bruxelles. »

    MdE : « Une chose est sûre, vous n’allez pas vous ennuyer dans les prochains mois ! Et puis vous connaissant, l’histoire ne s’arrêtera pas là… En plus des mobilités, d’autres actions sont-elles prévues dans la continuité du projet ? »

    FLB : « Bien sûr ! Par exemple, nous participerons au Festival “Maux et merveilles”, organisé par le lycée Saint-Nicolas, encore une fois en partenariat avec La Morsure, sur le thème de la sororité et de la fraternité. En plus de cela, nous recueillerons avec les jeunes des témoignages anonymes autour du consentement que nous allons travailler et reproduire sur scène dans un travail de sensibilisation du public. L’idée est de faire réfléchir sur la situation pour éveiller une remise en question des réalités femme/homme. »

    Enfin, d’autres actions sont prévues comme la projection de films sur lesquels on permettra aux jeunes de débattre, mais aussi d’autres représentations de théâtre interactif. Sinon, nous réfléchissons à présenter deux expositions dans les médiathèques locales : une sur le livre de Juliette Boutant, Les crocodiles sont toujours là, et une autre sur Basta ! Guide d’autodéfense féministe pour ados (et pas que), un livre de Marion Le Muzic.

    MdE : « Pour terminer, après ce projet, comptez-vous continuer la sensibilisation au consentement ? »

    FLB : « Nous aimerions créer un kit d’outils pédagogiques afin d’accompagner les professeurs à la sensibilisation sur le consentement auprès de leurs élèves. Ce kit permettra aux équipes pédagogiques de travailler au cours de plusieurs séances sur le consentement et sera disponible dans le réseau BIM des médiathèques du territoire. »

    MdE : « Il y a donc encore du pain sur la planche ! En tout cas, nous vous remercions chaleureusement de nous avoir accordé cet entretien, on vous souhaite évidemment le meilleur pour la suite et vous pourrez continuer de compter sur la Maison de l’Europe de Rennes pour vous accompagner dans vos projets futurs ! »

    FLB : « Merci à vous ! »

    La Maison de l’Europe de Rennes et de Haute-Bretagne – Centre EUROPE DIRECT remercie chaleureusement Fabian Le Bail et nous vous encourageons vivement à aller suivre la suite du projet #Consentement sur leurs réseaux : Page FacebookProfil Instagram

    Quelques images du voyage à Paris effectué les 12 et 13 février :

    Propos recueillis par Marie-Caroline Nivaigne, ancienne directrice adjointe – chargée des animations à la Maison de l’Europe de Rennes et Haute Bretagne – centre EUROPE DIRECT

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