Partir à l’étranger en Erasmus me tentait depuis des années. C’est ainsi que j’ai passé un semestre à Turku en Finlande dans le cadre de mon master en Etudes Européennes et Internationales à l’Université de Nantes.

Pourquoi la Finlande ? Cette question m’a été posée tant de fois… Attirée par les pays nordiques pour de multiples raisons, de leur modèle d’État providence universaliste à une population dont les taux de bonheur sont parmi les plus élevées du monde. La Finlande étant le seul des pays nordiques en partenariat avec mon master, je l’avais donc placé en premier choix. D’autre part, je voulais aller dans un pays où je n’étais pas encore allée et choisir une destination méconnue, certes en Europe, mais différente des destinations classiques que sont par exemple l’Espagne ou l’Allemagne. Enfin la Finlande étant réputée internationalement pour la qualité de son système éducatif, la perspective d’y aller pour étudier m’avait encore plus attirée.

Turku, ou Abo en suédois, est une ville étudiante d’environ 200 000 habitants, située au sud-ouest de la Finlande, à environ 200 kilomètres d’Helsinki, la capitale. La ville a un nom suédois car elle a conservé un héritage culturel conséquent de son appartenance à la Suède plusieurs siècles durant.

De nombreuses choses m’ont marqué durant mon voyage. L’école en fait partie. Les Finlandais, pourtant habituellement très modestes, en sont très fières. L’égalité des chances est au cœur du système : l’école est totalement gratuite, y compris les repas, les voyages et les transports scolaires. J’ai eu l’opportunité de participer au programme «Erasmus in school» qui  permet aux étudiants en Erasmus de visiter les écoles finlandaises. Cette visite a été un « choc » tellement l’organisation est différente du système éducatif français. L’accent est mis mais sur la participation active des enfants et une grande autonomie leur est accordée dès le plus jeune âge afin de stimuler leur imagination. L’apprentissage se fait par le jeu et chaque élève bénéficie d’un soutien individuel en fonction de ses besoins. L’élément le plus impressionnant a peut- être été lors des conversations que j’ai eu avec des collégiens qui étaient déjà capables d’avoir une conversation en anglais…

Ce qui m’a en revanche peut-être un peu manqué est l’absence «d’ambiance» dans la rue durant les longs mois d’hiver. Les Finlandais passent leur temps à l’intérieur, où la lecture et le sauna sont les activités les plus pratiquées. Cela change soudainement après le 1^er mai, où l’arrivée du beau temps et de la durée du jour de plus en plus longue sont célébrées dans tout le pays.  Cette  journée n’est pas caractérisée par de grandes manifestations mais par « la » grande fête de l’année.  A  l’origine fête étudiante, elle est désormais célébrée par tous les Finlandais, qui sortent dans la rue et font la fête jusqu’au bout de la nuit… Ils portent tous une casquette blanche, qu’ils ont obtenu suite à leur réussite au baccalauréat.

 J’ai eu l’occasion de visiter quelques pays voisins de la Finlande et plusieurs de ses régions, mais celle qui m’a incontestablement le plus marquée est la Laponie… Un endroit magique, où la blancheur  et le silence apportent une sérénité incroyable. Les excursions en rennes, en chien de traineau, et la traditionnelle visite du Père Noël resteront gravées dans ma mémoire.

J’ai aussi pu découvrir une activité typiquement finlandaise, le week-end dans un «mölky», une petite maison en bois auprès d’un lac à la campagne. La plupart des finlandais habitent désormais en ville mais la nature reste omniprésente : le paysage est caractérisé par la présence de plus de 1000 lacs et une grande partie du territoire est composée de forêts. Au retour des beaux jours, les finlandais ont ainsi toujours pour coutume de passer leur week-end au calme après leur semaine de travail.

Ce voyage a été extrêmement enrichissant. J’ai adoré la Finlande mais aussi et surtout les nombreuses personnes que j’ai rencontré.  Je me suis fait de vrais amis, finlandais et d’autres pays du monde entier, qui m’ont beaucoup appris sur leur pays mais aussi sur la vision qu’ils ont de la France. Cette expérience a sans aucun doute renforcé mon goût pour les voyages de longue durée à l’étranger et je conseille vivement à tous les jeunes qui pourraient hésiter de se lancer dans cette aventure inoubliable.