Pour Julie, « La Roumanie va cependant devoir continuer à changer si elle veut retrouver de l’attractivité auprès de ses jeunes représentants »
• Publié le 19 mai 2015 • Rubrique(s) Actualités de l'Union europénne, Actualités de la Maison de l'Europe, MDE
Un des grands intérêts d’être un étudiant Erasmus, particulièrement en Roumanie, est que l’on a du temps. Du temps pour faire la fête, pour rencontrer de nouvelles personnes et pour voyager en et hors de la Roumanie. Que ce soit grâce à l’ESN (Erasmus Student Network) ou par nous même, il est très facile de se déplacer dans le pays, à moindre coût et même si l’on n’a pas de voiture. La différence du coût de la vie entre la France et la Roumanie est significative notamment au niveau des transports. Un voyage en métro coûte environ 2 lei ce qui correspond à 45 centimes d’euro. De même, un voyage en train de 250km qui prendra 5h (les trains roumains étant assez lents) coûtera environ 50 lei soit une douzaine d’euros. Cela nous permet de bourlinguer à travers la Roumanie.
Notre premier voyage a été possible grâce à l’organisation Erasmus pour la fête d’Halloween. Tous les étudiants Erasmus de Roumanie se sont rassemblés au fief de Dracula en Transylvanie. Le principal intérêt de ce genre de manifestation est la rencontre d’étudiants de tous horizons européens, voire au-delà des frontières européennes. On peut ainsi découvrir la Roumanie en dehors de Bucarest et observer une rupture assez radicale : une vie plus simple mais pas forcément plus pauvre (cela dépend vraiment des régions). Nous avons ainsi pu visiter Brașov, Rașnov, Bran et son château de Dracula (inspiré de Vlad Țepeș l’Empaleur par Bram Stoker, écrivain irlandais)…
La Roumanie est un pays qui s’organise autour de la chaine de montagne des Carpates. Les hivers peuvent être assez froids (j’ai ainsi pu expérimenter le moins vingt degré en janvier) et la neige est bien présente. Il existe plusieurs stations de ski qui sont souvent accessibles en train. En venant de France, les prix roumains nous semblent parfois bien bas et c’est clairement le cas en ce qui concerne les sports d’hiver. Ainsi, le train jusqu’à la montagne, la location du matériel et le forfait nous paraissent modestes.
J’ai eu la chance de pouvoir visiter la Roumanie de plus près grâce à la location d’une voiture et de faire une boucle en passant par la mer noire, le Delta du Danube et les grandes plaines à perte de vue, la Transylvanie, montagneuse et encore ancrée dans la tradition, et la Valachie. La Roumanie est un beau pays, contrasté, les campagnes sont belles et restent assez sauvages, les villages étant plutôt concentrés. Cependant, on est triste de constater que cela est gâché par de nombreux déchets jonchant les fossés et les champs ; on a parfois l’impression d’avoir affaire à des décharges à ciel ouvert… L’impression de pauvreté et de retard industriel est aussi présente même si on observe de gros contrastes : les charrettes tirées par des chevaux côtoient d’énormes tracteurs et de grosses BMW même dans le plus petit des villages. Des entreprises ultra modernes sont installées non loin de kolkhozes en ruine. C’est assez intriguant. On croise un certain nombre de chiens errants mais ils semblent la plupart du temps inoffensifs à partir du moment où on les laisse tranquilles. Ils sont souvent vaccinés contre la rage, ce qui est indiqué par la boucle qu’ils ont à l’oreille.
Le nombre incalculable d’églises est impressionnant, elles sont de toutes tailles, de tous styles, souvent très ornées. Il faut savoir que les roumains sont très pieux avec plus de 80% de croyants orthodoxes, la proportion étant presque la même pour les jeunes. On croise très souvent des personnes se signant dans la rue lorsqu’elles passent devant une église.
La capitale Bucarest est assez atypique en Roumanie, peu de villes lui ressemblent. C’est là que se canalisent le dynamisme et le changement. La jeunesse s’y concentre en raison de son important pôle universitaire. La ville est très ouverte sur l’Europe grâce à laquelle elle peut évoluer ; Bucarest est saturée de travaux et rénovations.
La Roumanie va cependant devoir continuer à changer si elle veut retrouver de l’attractivité auprès de ses jeunes représentants. Ces derniers n’ont souvent qu’une envie : s’installer en Angleterre ou en France afin d’avoir un avenir qu’ils espèrent plus radieux.