Sortons de l’Union Européenne ! Emma a suivi un cursus orienté sur l’apprentissage du portugais et la culture Brésilienne à l’université de Rennes 2. Elle nous raconte pourquoi le Brésil l’a conquise et en quoi ces séjours dans ce pays lui ont été bénéfiques.

« J’ai décidé de partir vivre au Brésil dans le cadre de mes études. Lors de ma licence j’ai effectué un échange universitaire de 7 mois à Brasilia, puis au cours de mon master, un stage de 6 mois à Rio de Janeiro. A chaque fois, je suis partie parce que le Brésil me permettait de pratiquer la langue que j’ai étudié tout au long de mes études mais aussi car je savais qu’il s’agissait d’une chance unique de découvrir une nouvelle culture et de vivre pleinement l’expérience sur plusieurs mois.

J’ai ainsi pu voyager, rencontrer des étudiants du monde entier, comprendre les dynamiques culturelles du pays, me familiariser avec des pratiques et des coutumes locales, et surtout tenter l’expérience de l’inconnu seule. Ces échanges ont été riches en apprentissage puisque j’ai vécu des choses merveilleuses et lié des amitiés hors du commun, mais j’ai aussi appris ce qu’envisageait une vie d’expatriée. Les découvertes ont été nombreuses et c’est ce qui m’a le plus plu dans l’expérience : me remettre en question constamment, tenter de m’intégrer, relativiser et apprendre à vivre loin de ceux qui rythment ma vie en France.

Mais l’éloignement implique toutefois, et j’en ai fait l’expérience, de se sentir seule ou trop éloigné des siens, de se confronter à des barrières de compréhension (autant dans les pratiques culturelles que dans la langue ou dans l’humour par exemple), de connaître l’insécurité et la peur.

Je sais qu’il s’agit d’une expérience unique et qu’il me sera désormais difficile de repartir aussi si facilement puisque je suis entrée dans la vie active. Ces voyages m’ont permis de grandir, de m’épanouir en tant que personne à part entière et non plus en tant qu’amie de, fille de, etc. J’ai créé des liens avec des personnes que je n’aurais jamais connues sinon et finalement, j’ai trouvé ma voie professionnelle. Mais cette expérience a aussi renforcé mes convictions, mon besoin d’aller vers l’autre. Si j’avais une quelconque appréhension face à « l’inconnu », aujourd’hui je ne l’ai plus. J’ai compris un peu plus que le monde ne m’était pas si étranger et qu’il suffisait de prendre le temps de le comprendre pour l’apprivoiser. »