Nathalie Vicq, bénévole à la Maison de l’Europe de Rennes et Haute Bretagne, revient sur le récent Eurobaromètre de la Commission européenne, publié en mai 2025.
En juin 2025, le Parlement européen a posé ses valises devant la Maison de l’Europe pour poser une question aux citoyens rennais : « quelle question aimeriez-vous poser à l’Europe » (@MDE_de_Rennes)
Le dernier Eurobaromètre de la Commission européenne a été publié en mai 2025. Réalisé par enquête auprès de 26.600 personnes dans les 27 pays de l’Union européenne, il nous renseigne sur la perception qu’ont les citoyens du rôle que tient l’Union dans leur vie et de la confiance qu’ils lui accordent. Gérard Grunberg, animateur de telos-eu.com (plate-forme de réflexion à laquelle collaborent de nombreux chercheurs, journalistes et professionnels), en propose dans sa dernière chronique une synthèse très encourageante.
Plusieurs enseignements majeurs : d’abord la confiance dans l’Union elle-même s’est accrue d’une vingtaine de points depuis 2013-2014, passant de 32 à 52 %. Ensuite, l’optimisme sur l’avenir de l’UE a aussi cru de manière importante, passant de 49 à 62 %. De même, l’Union monétaire et l’Euro sont plébiscités, passant de 62 à 83% d’opinions favorables. Enfin, la Politique de défense et de sécurité commune recueille un agrément massif, passant de 72% d’avis favorables à 81 %.
Cette confiance croissante dans l’Union de ses citoyens ne peut que réjouir les adhérents de la Maison de l’Europe, d’autant qu’elle s’accompagne d’un important développement du sentiment d’appartenance : les trois-quarts d’entre eux (75%) se sentent aujourd’hui citoyens de l’UE. L’optimisme sur l’avenir de l’Europe est également largement majoritaire. Il ne fait pas de doute que, dans cette période marquée par le retour de la guerre en Europe et de l’insécurité dans le monde, le sentiment de constituer une communauté s’est renforcé chez les peuples de l’UE.
Malheureusement, si l’idée européenne progresse nettement parmi les peuples de l’Union européenne, les Français restent à la traîne. Avec la Grèce, Chypre et la Slovénie ils occupent les dernières places sur la plupart des questions… Ainsi, les Français ne sont que 42% à faire confiance à l’UE ; ils se partagent par moitié entre les optimistes et les pessimistes sur son avenir. Et ils ne sont qu’une moitié à estimer que les peuples de l’UE ont beaucoup de choses en commun, contre une moyenne de 64% dans l’UE. Etrange singularité française, sans doute à interpréter avec circonspection, d’autant que les Français soutiennent aussi massivement que les autres les réalisations et les projets de l’UE. Notamment 75% d’entre eux soutiennent l’Union monétaire et la Politique de défense et de sécurité commune.
Pour clore ce panorama, le baromètre a interrogé les eurocitoyens sur l’attitude à adopter au niveau européen par rapport à l’Ukraine. La réponse est claire parmi l’ensemble des peuples comme chez les Français : les citoyens de l’UE sont majoritairement favorables à fournir un soutien à l’Ukraine. Ce soutien varie cependant en intensité selon le type d’aide dont il s’agit. Il est massif pour l’aide financière et humanitaire, les sanctions contre la Russie et l’accueil des Ukrainiens fuyant la guerre. Il est moins élevé s’agissant de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE et de la livraison de matériel militaire. Ce soutien se maintient dans le temps, augmentant même entre 2024 et 2025 pour l’aide financière et humanitaire.
Nathalie Vicq