Paul vous explique pourquoi il a décidé de partir vivre en Lettonie !
• Publié le 29 mai 2017 • Rubrique(s) Actualités de la Maison de l'Europe, L'Europe en Bretagne, près de chez vous, MDE
Lorsque j’ai annoncé pour la première fois à ma famille et à mes amis que je partais pour une année complète en Lettonie vivre l’«expérience» Erasmus, la question revenait en boucle : Pourquoi ?
Il est vrai que l’on pense rarement à ce pays -et plus généralement aux pays baltes- quand il s’agit de s’expatrier, alors que le soleil d’Espagne ou la douceur de vivre à la suédoise peuvent sembler davantage attractifs. J’ignorais moi-même ce que je devais attendre de mon pays d’accueil mais qu’importe, je venais avant tout y chercher quelque chose de différent. Et je n’ai pas été déçu.
« Et je n’ai pas été déçu. »
Tout d’abord grâce à la diversité des influences culturelles du pays. De l’histoire mouvementée de la Lettonie en a résulté une société très hétérogène : pour prendre un exemple, plus de 25% de ses 2 millions d’habitants sont Russes et la culture russophone est toujours bel et bien présente dans cet ancien État du bloc soviétique. Ainsi vous trouverez aisément des titres de presse et des chaînes de télévision qui n’emploient que la langue de Dostoïevski et les films anglophones diffusés dans les cinémas sont dotés de sous-titres traduits à la fois en russe et en letton (chose quelque peu déroutante au premier abord).
« Au sein de la Lettonie, les trajets en train excèdent rarement les dix euros. »
Ensuite, la situation géographique de la Lettonie, à proximité immédiate de la Russie, des pays scandinaves et des autres États d’Europe de l’Est, facilite les voyages internationaux. Au cours du premier semestre, je me suis notamment rendu en Lituanie et en Estonie ; l’association ESN (Erasmus Student Network) de Riga a également organisé un voyage en Laponie au cours duquel j’ai pu rencontrer le Père Noël, le vrai, et admirer de splendides aurores boréales. Les transports présentent également l’avantage d’être très peu chers, comptez une vingtaine d’euros pour un aller-retour en bus entre Riga et Vilnius. Au sein de la Lettonie, les trajets en train excèdent rarement les dix euros.
Voyage à Vilnius, 13/10/2016
« De manière générale, la vie est bien moins chère en terre balte. «
De manière générale, la vie est bien moins chère en terre balte. Le loyer de mon appartement, situé à 10 minutes à pied du vieux Riga, est à peine de 200 euros par mois (charges comprises). La capitale lettone est sur ce point l’une des moins onéreuses d’Europe. Autre avantage de la vie étudiante, une pinte de bière locale se situe aux alentours de 2-2,5 euros. Comme seules exceptions que j’ai pu notées, les vêtements de marque et… le fromage, qui sont au moins aussi chers qu’en France.
Les rares camemberts présents en rayon…
L’une de mes préoccupations avant mon départ concernait le climat local. Si durant les premières semaines de mon séjour le temps était au beau fixe, la neige a commencé à tomber dès le début du mois de novembre, ce qui a eu le don de surprendre le Normand que je suis, plus habitué au crachin qu’à la poudreuse. Contrairement à la France où les températures hivernales ne durent que quelques semaines, l’hiver en Lettonie dure plusieurs mois et en ce début février, il est encore prévu que le thermomètre descende sous les -10°C. Mais même si le froid et la neige peuvent être pénibles parfois, ils ne donnent que plus de charme à cette ville du Nord.
Vieux Riga, 04/11/2016
« J’ai d’ailleurs été frappé par leur excellent niveau d’anglais »
Qu’en est-il de la mentalité des Lettons ? Ces derniers ont la réputation d’être quelque peu froids et distants, et force est de constater que la communication n’est pas toujours aisée. Un exemple qui me frappe toujours est celui des caissières de supermarché qui ne lâchent ne serait-ce qu’un «bonjour» ou un «merci» et disposent la monnaie sur leur comptoir comme pour éviter tout contact physique avec le client. On ne peut évidemment généraliser un tel comportement à toute la population et la plupart des étudiants lettons que je côtoie en cours sont très curieux et ouverts sur les autres cultures. J’ai d’ailleurs été frappé par leur excellent niveau d’anglais, dans lequel ils s’expriment couramment et sans la moindre trace d’accent. Cela favorise bien évidemment la communication avec la population locale, alors que la langue nationale paraît tout bonnement incompréhensible pour tout Européen de l’Ouest.
Evidemment tout n’est pas tout rose en Lettonie et bien que l’intégration à l’UE en 2004 a considérablement amélioré la situation économique du pays, des signes de pauvreté sont toujours visibles dans la rue. Il n’est pas rare de passer devant des sans-abris faisant la quête, et certains bâtiments n’ont clairement pas été rénovés depuis l’époque soviétique (c’est particulièrement frappant en s’éloignant du centre-ville). Il n’en reste pas moins que c’est une ville dynamique et riche culturellement, où vous pouvez dans la même semaine assister à un match de l’équipe de hockey sur glace du Dinamo Riga, aller voir Faust à l’opéra et silloner les allées de l’immense bibliothèque nationale.
La Bibliothèque nationale de Lettonie