• 3 questions à Martine Buron !

     • Publié le 1 mars 2018 • Rubrique(s) Actualités de la Maison de l'Europe

    Avant la rencontre des fédérations françaises des Maisons de l’Europe le 5 avril prochain à Lyon, nous avons posé quelques questions à sa présidente Martine Buron, sur la FFME, ce qu’elle attend de ses rencontres et enfin de sa vision sur l’avenir de l’Europe.

    Depuis quand existe la fédération française des Maisons de l’Europe et quel est son rôle ?

    Il est plus ancien que ne l’imaginent nombre des adhérents de nos Maisons…

    Les Maisons de l’Europe sont des associations nées à la fin des années 1940, un peu comme le mouvement des jumelages franco-allemands, de la volonté de citoyens de tisser des liens entre peuples autrefois ennemis, et de faciliter leur réconciliation. Aujourd’hui, elles se veulent des lieux d’information et de débat sur les réalités de l’Europe et de ses états membres, sur les institutions et les politiques de l’Union, européenne, et les défis auxquels celle-ci doit répondre. Chacune de nos « Maisons », de Brest à Strasbourg, de Dunkerque à Montpellier, est une association née de l’engagement européen sur leur territoire d’acteurs de la société civile : collectivités territoriales, universités, établissements scolaires, syndicats, entreprises, associations culturelles, éducatives ou sportives, comités de jumelage… Leurs ressources et leurs modes de fonctionnement sont donc d’une grande diversité.

    La FFME est une association créée en 1961 par six Maisons fondatrices. Elle est indépendante des partis politiques, et autonome vis-à-vis des institutions communautaires et nationales. Elle s’est donnée la même vocation que ses Maisons membres : contribuer à l’édification d’une Europe unie fondée sur la paix, la démocratie, et un développement durable et solidaire, à travers la promotion, auprès de tous les publics, d’une citoyenneté européenne active. En 2018, le réseau compte 34 Maisons de l’Europe, représentant ensemble environ 4000 adhérents, 90 salariés, et 700 bénévoles actifs. 18 d’entre elles sont Centres d’Information Europe Direct.

    Comme toute Fédération, sa mission première est d’accompagner et de coordonner l’action des Maisons adhérentes, de défendre leurs intérêts auprès des autorités, et d’établir des partenariats avec d’autres réseaux associatifs à vocation européenne (nous sommes par exemple membres du Mouvement européen France.

    La FFME fonctionne sur un modèle très « bottom up » ; structure très légère, ses forces sont celles que les Maisons peuvent, ensemble, lui apporter… Notre objectif aujourd’hui est de monter d’un cran en visibilité et efficacité en tant que réseau au plan national, et d’être reconnue dans notre rôle d’acteur principal de l’éducation populaire à l’Europe… Cela implique de mieux mutualiser nos savoir-faire, d’accompagner la montée en compétence de nos membres, d’être capables de monter des réponses collectives, impliquant les différentes Maisons de l’Europe, aux appels à projets des institutions européennes. Cela nécessite une véritable volonté de coopération des Maisons… l’expérience des Maisons de l’Europe du Grand Ouest montre que cela est possible.

    L’année 2018 sera riche en travail avec tous les événements qui approchent l’année prochaine ?

    Le président de la République a remis l’Europe au cœur du débat, et lance des « consultations citoyennes » ; l’élection du Parlement européen, seul moment démocratique partagé à l’échelle de l’UE, approche. Notre priorité doit être une participation citoyenne accrue, et éclairée ! C’est l’enjeu qui est au cœur de nos Rencontres de Lyon du 5 au 7 avril prochains. À côté de débats avec des personnalités européennes, la journée du 6 avril sera entièrement consacrée à des échanges entre administrateurs et salariés des Maisons : échanges d’expériences et bonnes pratiques, mais aussi sur ce que chacun attend de la Fédération, et est prêt à lui apporter, avec notre assemblée générale annuelle le 7 avril, qui devra confirmer nos engagements. Merci à la Maison de l’Europe de  Lyon pour son  formidable travail de  préparation.

    Votre vision sur l’avenir de l’Europe ?

    N’oublions jamais que l’Europe, c’est nous. Nous n’avons pas d’avenir viable sans l’Europe, pas l’Europe des institutions telles qu’elles fonctionnent, bien imparfaitement. Mais l’Europe qui s’est construite, au fil des échanges culturels millénaires, au fil des guerres et des luttes sociales, un socle de valeurs communes : état de droit, démocratie, droits fondamentaux et une réelle solidarité économique. Cette Europe-là ne deviendra un véritable sujet politique que si ses citoyens commencent par apprendre à se connaître, à échanger, à se comprendre, pour dépasser, sans les effacer, les différences qui font nos identités, au service d’un intérêt enfin perçu par tous comme commun. Le travail est encore immense. C’est le job de nos Maisons, à leur modeste mesure, d’y contribuer. Je voudrais ajouter que la plupart de nos Maisons appartiennent au réseau européen EUNET (European Network for Education and Training) qui compte 70 membres dans 22 pays. Ce dernier permet d’échanger avec des organismes qui ont la même vocation qu’elles dans d’autres pays européens, cette dimension est essentielle, et nous regrettons l’arrêt du soutien à EUNET du programme « l’Europe pour les citoyens ».

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