Brexit, un accord loin de mettre tout le monde d’accord !
• Publié le 20 novembre 2018 • Rubrique(s) Actualités de l'Union europénne
Mercredi 14 novembre 2018, Madame le premier ministre anglais Theresa May a présenté son projet d’accord sur le Brexit. Cependant, ce texte est loin de faire l’unanimité, que ce soit dans les autres Etats européens comme au sein de son propre gouvernement.
Que prévoit ce projet d’accord ?
Les quelques 585 pages de ce texte, censées organiser les futures relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne abordent plusieurs thématiques pour le moins sensibles.
Le cas de la frontière avec l’Irlande n’est pas totalement résolu et nécessitera de nouvelles négociations devant aboutir à une décision finale au 1er juillet 2020. Jusqu’à cette date butoir, c’est le « backstop », consistant à créer un « territoire douanier unique » regroupant l’UE et le Royaume-Uni qui sera mis en place. Ainsi, il n’y aura pas d’entrave entre l’Irlande du Nord et le reste du marché britannique en ce qui concerne le commerce de marchandises. Une solution temporaire pour satisfaire les entreprises et éviter un potentiel chaos économique.
S’agissant des 3,2 millions de citoyens européens établis au Royaume-Uni et des 1,2 millions de Britanniques résidant dans un Etat membre de l’UE, ceux-ci pourront continuer à vivre leur vie comme avant. En effet, les mesures du Brexit ne s’appliqueront qu’aux citoyens européens décidant de venir s’installer au Royaume-Uni après la période transition.
Quelle durée pour la « période de transition » ?
Ayant pour objectif de permettre aux citoyens, institutions et entreprises de s’adapter aux futures mesures, la période de transition démarrera le 29 mars 2019 (date effective du Brexit) pour prendre fin le 31 décembre 2020. Durant ce laps de temps de plus d’un an et demi, le Royaume-Uni ne siégera plus dans les institutions européennes, mais devra continuer de payer ses engagements financiers et d’appliquer les décisions de la Cour de Justice s’agissant des conflits relatifs à l’application du droit européen.
Vers un chaos politique chez les Britanniques ?
Alors que Theresa May est menacée d’un vote de défiance par son propre parti, ses collaborateurs les plus eurosceptiques jugent que la cheffe du gouvernement a trahi son peuple et que le Royaume-Uni deviendra un « Etat vassal de l’UE ». Le 25 novembre prochain aura lieu la prochain sommet européen, devant aboutir à un projet final qui sera présenté au Parlement britannique le 12 décembre prochain. Malgré le fait que de nombreux partis semblent être en désaccord avec ce compromis, Theresa May refuse catégoriquement la tenue d’un second référendum sur le Brexit.