Jeudi 6 février 2025 : venue d’Alain Lamassoure à Rennes
• Publié le 7 février 2025 • Rubrique(s) MDE
Le jeudi 6 février 2025, c’était une journée pleine d’enseignements avec la venue d’Alain Lamassoure, ex ministre et eurodéputé à l’invitation de la Maison de l’Europe de Rennes et Haute Bretagne – centre EUROPE DIRECT. Il est venu venu échanger sur un thème qui nous concerne toutes et tous : la guerre et la paix en Europe.
Sa journée s’est déroulée en trois parties :
• Une visite au siège social de Ouest-France où M. Lamassoure a pu rencontrer Jeanne-Emmanuelle Hutin, journaliste éditorialiste, directrice de la recherche éditoriale, et enregistrer un podcast pour l’émission « Le Mur des Podcast » animée par Fabien Cazenave ;
• Une rencontre avec les 60 étudiant·e·s rennais·e·s venant de Sciences Po Rennes, Université de Rennes, Université Rennes 2, et l’IPAG de Rennes,
• Et une conférence sur la guerre et la paix en Europe qui a rassemblé 95 personnes.
Notre invité a montré qu’il sait intéresser l’auditoire en mêlant petites et grandes histoires, sérieux et humour. N’hésitant pas à qualifier la paix en Europe de « miracle » , il nous a rappelé pour conforter ce point de vue qu’aujourd’hui les Français déclarent que le peuple allemand est celui avec lequel ils se sentent le plus en proximité, et que les Allemands disent qu’ils ne sont désormais entourés que d’amis. Ceci provient bien sûr de l’absence de guerre depuis 1945 entre pays européens autrefois belligérants. Mais l’absence de guerre n’est pas synonyme de réconciliation : ce qui caractérise notre situation actuelle, c’est à dire une paix réelle, est celle du cheminement des « cœurs ».
Cela se traduit au Parlement européen, aujourd’hui comme hier, dans les relations entre groupes politiques, à la différence de ce que nous vivons actuellement dans notre pays : « À Bruxelles, malgré la pluralité des langues, des cultures et des positions politiques, on sait trouver des consensus, alors qu’on ne les trouve pas en France », ce qui, pour notre orateur, est très dommageable pour notre démocratie.
Quel serait la voie à privilégier en matière d’enseignement de l’Europe dans nos 27 pays ?
Le constat aujourd’hui n’est pas brillant : seule une moitié des pays de l’UE consacre du temps à l’école sur la construction de l’Union européenne. Pour M. Lamassoure, si la solution réside en un projet commun à mettre en forme, elle n’a pas nécessairement à s’appuyer sur un manuel commun. S’il faut se donner comme objectif que partout on étudie l’histoire contemporaine de l’Europe, chacun doit pouvoir la raconter selon sa vision, à la condition de s’appuyer sur des faits exacts, concrets, qui respectent « la concordance des temps », (c’est-à-dire en n’évaluant pas des faits aujourd’hui historiques à la lumière du présent), et qui font état, selon ses termes, d’une « multi-perspectivité » des points de vue.
C’est ainsi que l’Union européenne continuera de se parachever, en faisant converger dans sa mémoire des passés à la fois multiples et communs, et en se consacrant non pas à la réinterprétation de faits anciens dans une vision nationale, mais à la recherche d’un futur réellement pacifié parce que voulu de tous.
Au final, pendant ces quelques moments, Alain Lamassoure a laissé transparaitre ses qualités d’humaniste, qu’il a partagées avec notre présidente d’honneur, Jeanne-Françoise Hutin. Et de retour en Gascogne, il a bien voulu nous dire l’intérêt de ces rencontres et aussi le souhait d’avoir de nouvelles occasions d’échanges. Ce que nous espérons aussi.
En amont de sa venue, Fabien Cazenave, a interviewé Alain Lamassoure dans la rubrique « 3 question à … » paru le 6 février 2025.