• L’Union européenne à l’épreuve des crises : retour sur la conférence du 2 avril

     • Publié le 11 avril 2024 • Rubrique(s) MDE

    Mardi 2 avril 2024, la Maison de l’Europe de Rennes et Haute Bretagne – Centre EUROPE DIRECT, en partenariat avec l’association étudiante Speak Up !, a proposé une conférence intitulée « L’Union européenne à l’épreuve des crises » à Rennes School of Business. Si ce n’est pas la première fois que l’Europe fait face à un contexte compliqué, la succession des bouleversements qu’elle a dû affronter (Brexit, Covid, guerre en Ukraine, etc.) au cours de ces dernières années est un phénomène plutôt inédit. Malgré cela, l’Union européenne a su réagir, prendre les choses en main et se réinventer. C’est cette Europe résiliente et innovante que nous avons choisi de mettre en avant.

     

    Pour cette conférence du 2 avril, nous avons eu la chance de pourvoir compter sur la présence d’intervant·e·s de haut calibre :

    • Carole Labbé, conseillère économique à la Représentation en France de la Commission européenne ;
    • Stéphane Perrin-Sarzier, vice-président Europe au Conseil régional de Bretagne ;
    • Jean-Philippe Crocq, président de la CCI Ille-et-Vilaine ;
    • Jean-Christophe Piot, président du Comité Bretagne des conseillers du commerce extérieur.

     

         Comme tou·te·s nos intervenant·e·s l’ont souligné, l’Europe a su démontrer sa capacité à faire face aux crises. Lors du COVID par exemple, l’Europe a été réactive et a “cassé des barrières” (Carole Labbé à propos du Plan de relance) pour trouver des solutions conjointement. Concernant les élections européennes, ils/elles étaient aussi unanimes : les élections du Parlement européen sont cruciales puisque de leurs résultats dépendra l’avenir de l’Europe.  

     

    Une Europe réactive aux crises

    Carole Labbé est intervenue la première sur la question des crises traversées par l’UE, avec un focus sur la COVID-19 et l’action de l’Union européenne pour en contrer les effets. Elle nous a livré quelques chiffres, illustrant avec force les impacts du confinement : -7.4% de PIB dans l’Union européenne et une hausse du chômage de 7.7%. Elle a toutefois nuancé son proposé en indiquant que l’impact de cette crise dans l’économie était différencié selon la spécialisation du pays (secteur industriel ou secteur des services par exemple).

    La réponse économique de l’UE face la pandémie a été toutefois plutôt rapide. Le 13 mars 2020, la Commission européenne a mis en place le “Corona Response Investment Initiative”, un fonds financier pour supporter les effets directs de la crise sanitaire. Le 21 juillet 2020 c’est au tour du Next Generation EU (plan de relance européen) de voir le jour. Adopté par les vingt-sept États membres, le Plan de relance a été le principal outil de l’Union européenne face à cette crise sanitaire sans précédent. Grâce à un emprunt commun des Vingt-Sept, 750 milliards d’euros (en prix de 2018, 806 milliards d’euros courants) sont ainsi venus compléter le budget pluriannuel de l’Union européenne pour la période 2021-2027, fixé quant à lui à 1 074,3 milliards d’euros.

    Le Plan de relance se compose de plusieurs enveloppes dont :

    • La Facilité pour la reprise et la résilience : 672,5 milliards d’euros sous forme de prêts et de subventions pour soutenir les réformes et les investissements entrepris par les États membres (État : autorité de gestion)

     

    • REACT-EU : 47,5 milliards d’euros pour renforcer les fonds européens de la politique de cohésion. Les fonds structurels qui en ont bénéficié sont le FEDER (Fonds européen de développement régional) et le FSE+ (Fonds social européen). (Région : autorité de gestion)

     

    Relance des territoires et Europe : une réalité de terrain

    Stéphane Perrin-Sarzier a montré les applications concrètes de REACT-EU dans le territoire breton. Pour introduire son propos, il a rappelé que la Région Bretagne était gestionnaire des fonds structurels. De 2014 à 2020, dans le cadre de la politique de cohésion, la Bretagne a reçu un milliard d’euros de l’Europe. S’est ajouté à ce milliard 92 millions d’euros provenant de l’enveloppe REACT-EU accordée à la Région. Il ne s’agissait pas d’une simple hausse budgétaire des dispositifs existants mais d’un dispositif pensé pour « favoriser la réparation des dommages à la suite de la crise engendrée par la pandémie de COVID-19 et préparer une reprise écologique, numérique et résiliente de l’économie » (règlement européen).

     

    L’Europe de l’entrepreneuriat

    La deuxième partie de la conférence s’est davantage focalisée sur les entreprises, véritables poumons économiques de nos territoires. Le Brexit a été un bouleversement pour les relations commerciales entre les Britanniques et les Français.  Nous avons donc interrogé Jean-Philippe Crocq sur les conséquences de la sortie du Royaume-Uni.  Il a parlé du besoin de réécrire « l’ensemble de nos relations » tout en restant optimiste : « les relations existent toujours, elles sont seulement plus complexes et il faut composer avec cette nouvelle donne. »  Il a aussi mis en avant l’intérêt du marché commun et combien il a permis la création d’un espace “sans frontières” au sein duquel les biens et les capitaux, entre autres, circulent librement.

    Jean-Christophe Piot a complété l’intervention de Jean-Philippe Crocq en revenant sur les effets du Brexit sur le commerce extérieur. Il a fait ressortir les effets négatifs qui ont, finalement, été plus importants du côté britannique puisque le Brexit a coûté 3 à 4% du PIB à la Grande-Bretagne depuis leur sortie. Il s’est cependant montré rassurant lorsqu’il a évoqué notre balance commerciale : les exportations vers le Royaume-Uni restent importantes et nous avons d’autres gros clients dans l’UE comme l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne par exemple. La France profite donc pleinement du marché intérieur. Malgré le relatif optimisme de Jean-Christophe Piot, il a tenu aussi à souligner que la multiplication des crises reste un facteur important à prendre en compte et que nous devons absolument anticiper au mieux celles de demain.  

    Pour conclure, l’Union européenne n’est pas seulement un “tiroir-caisse ” (Jean-Christophe Piot à propos de la souplesse de l’Union européenne lors des crises), elle est aussi un véritable bouclier tant au niveau économique, qu’au niveau des crises.

    Alors, pensez à voter le 9 juin 2024 afin de continuer à faire fonctionner cette Europe résiliente et innovante, cette Europe des transitions écologiques numériques mais aussi sociales.

    Remerciements :

    Nous tenons à remercier tou·te·s nos intervenant·e·s pour leur disponibilité et leur soutien.

    Merci également à Clément BRUNET et Dylan REYMANN de l’association étudiante Speak Up ! : c’était un plaisir de préparer et d’animer cette conférence avec vous.

    Enfin, merci à Rennes School of Business pour l’accueil !

    Rédigé par Agathe Nicaise et Marie-Caroline Nivaigne

    Maison de l’Europe de Rennes et Haute Bretagne – Centre EUROPE DIRECT

     

     

     

     

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