• La Direction Générale de la Traduction (DGT)

     • Publié le 27 septembre 2019 • Rubrique(s) Tout sur l'Europe

    La direction générale de la Traduction (DGT) ou Directorate-General for Translation, en anglais, est le service de traduction de la Commission européenne.

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    A l’origine…

    Dès l’entrée en vigueur du traité de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA) en 1952, les chefs d’état décident d’un commun accord de ne pas désigner une langue officielle pour communiquer mais d’établir « un régime de multilinguisme intégral ». Ce régime a pour vocation de permettre à tous les citoyens faisant partie de la CECA d’avoir accès aux textes et informations les concernant dans l’optique de renforcer le processus démocratique et l’implication des citoyens.

    Pour fournir ces documents, la CECA doit donc faire appel à des traducteurs. Au départ, chaque organe de la CECA dispose de son propre service de linguistes qui s’occupent des traductions orales et écrites. En 1953, la CECA emploie 25 traducteurs tous services confondus pour 5 langues (les documents sont aussi traduits en anglais pour faciliter la communication à l’international) et reçoivent une aide ponctuelle de traducteurs externes. A leur création en 1958, la Communauté Économique Européenne (CEE) et la Communauté Européenne de l’Énergie Atomique (CEEA/Euratom) se dotent elles aussi de leurs propres services de traduction. Puis en 1965, le Traité de Bruxelles qui fusionne les organes exécutifs des trois communautés provoque la fusion des services de traduction de la CEE et de la CEEA. Il n’y a donc plus que deux services de traduction, un à Bruxelles et l’autre à Luxembourg.

    A partir de 1968, une réflexion est lancée sur la restructuration des services de traduction. Les traducteurs consultés s’expriment en faveur d’une organisation par langue afin de pouvoir échanger avec et apprendre de leurs collègues. Dans le même temps, chaque communauté s’occupe d’uniformiser la traduction des termes techniques afin que deux traducteurs italiens n’utilisent pas deux mots différents pour traduire le même mot français par exemple. Ce travail d’uniformisation est mené par des terminologues, qui ont aussi pour mission d’assister les traducteurs dans leurs recherches lorsque que ceux-ci n’arrivent pas à trouver la traduction d’un mot très technique, ils sont donc eux aussi très nombreux. Ce chiffre baissera cependant dans les années 2000, avec l’arrivée d’internet et des logiciels de traduction automatique, qui font baisser la demande d’assistance. Les terminologues sont donc aujourd’hui moins nombreux mais s’occupent de recherche beaucoup plus pointues car cela veut dire que les traducteurs n’ont pas réussi à trouver l’information ailleurs.

    Vers le milieu des années 80, il est décidé d’unifier les deux services de traductions de Bruxelles et de Luxembourg sous l’autorité d’un seul directeur. 955 traducteurs y travaillent alors. Puis en 1989, Jacques Delors, alors directeur du service, obtient l’autorisation d’en faire un service indépendant qui ne dépend plus des Directions générales, après une grève des traducteurs qui estimaient que leur travail n’était pas assez reconnu.  Le Service linguistique devient alors le Service de Traduction (SdT) et c’est Edouard Brackeniers qui en prend les commandes. Par cette action, la Commission européenne reconnait que la traduction fait partie intégrante de son processus de décision.

    Edouard Brackeniers restructure le service en revenant à une organisation des traducteurs par thématique (7 en tout) et non plus par langue. Cependant, il met en place des coordonnateurs linguistiques afin que les traducteurs d’une même langue puissent échanger.

    Cependant, en 2002, le SdT est remanié par son nouveau président, Michel Vanden Abeele, afin d’accroître sa productivité en vue de l’entrée de dix nouveaux pays dans l’UE, et devient la Direction Générale de la Traduction (DGT). La DGT revient alors à une organisation par langue car l’arrivée des 10 nouveaux pays aurait conduit à un élargissement des sections thématiques impossible à coordonner.

    Aujourd’hui…

    La DGT est organisée en 8 sections. Quatre regroupent les différents traducteurs par langue, une est consacrée aux ressources humaines, une autre gère les relations clients, et enfin les deux dernières sections s’occupent de la coordination et des affaires institutionnelles ainsi que de la communication et des relations avec les parties prenantes.

    En 2018, la DGT c’est environ 1700 traducteurs qui traduisent plus de 2 millions de pages chaque année et contribuent ainsi au processus démocratique de l’Union européenne en la rendant plus accessible à ses citoyens.

     

    Pour en savoir plus : https://ec.europa.eu/info/departments/translation_fr

    et le livre Histoire de la traduction à la Commission européenne (disponible à la Maison de l’Europe de Rennes et de Haute Bretagne)

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