L’euro fête ses 20 ans !

• Publié le 11 janvier 2022 • Rubrique(s) Actualités de l'Union europénne

Aujourd’hui, la monnaie est utilisée par 19 pays de l’UE et plus de 340 millions de personnes. En 2021, il y avait 140 milliards pièces en circulation et 27 milliards de billets.

En 1999, 11 Etats européens ont lancé ensemble l’euro sous forme de monnaie immatérielle, par exemple pour des transactions financières. Il était utilisé sur les marchés financiers avant le lancement des pièces et billets en euro le 1er janvier 2022 soit il y a 20 ans. L’objectif de l’euro était de mettre fin à l’instabilité des taux de change entre les monnaies nationales.

8 Etats de l’UE ne possèdent pas l’euro comme monnaie nationale : le Danemark, la Suède, la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie. D’autres pays utilisent l’euro sans faire partie de l’UE : c’est la monnaie unique du Kosovo et du Monténégro, ainsi que 4 micro-Etats Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican.

C’est la Banque Centrale européenne, basée à Francfort en Allemagne qui, depuis 1998, gère la politique monétaire de l’euro. A l’occasion des 20 ans de l’euro elle a été redécorée. Elle travaille avec les banques centrales nationales des pays de l’UE ayant l’euro pour monnaie.

De nombreux avantages

L’euro présente plusieurs avantages. C’est une monnaie stable qui incite donc à investir et emprunter car elle apporte confiance en sa valeur future, elle permet de voyager, travailler, étudier et même prendre sa retraite, plus facilement au sein de la zone euro. Il est aussi plus facile de comparer les prix de biens et services ainsi que de réaliser des paiements internationaux. L’euro a aussi permis une meilleure intégration européenne.

La zone euro forme le plus gros bloc commercial du monde avec le marché unique de l’Union européenne. L’euro est la deuxième monnaie la plus importante du système monétaire international car c’est un moyen de paiement, une unité de compte et une réserve de valeur. Cela signifie respectivement que la monnaie est utilisée pour payer à l’international, qu’elle permet de déterminer la valeur de biens et services et enfin les acteurs ont confiance en sa valeur future.

La mise en place de l’euro a entrainé une hausse des prix ?

Une idée reçue vis-à-vis de l’euro est que cette monnaie a engendré une hausse des prix. Bien qu’il y est réellement eu une inflation en France depuis 2002, cette hausse des prix n’est pas due au passage à l’euro. Selon une étude de l’INSEE menée entre 2002 et 2016 l’inflation “n’a pas été atypique”. La hausse n’est pas plus importante que dans les années 90.

Les pièces et les billets

Quant à la conception des pièces et billets, ces premières sont composées d’une face commune montrant soit l’UE avant son élargissement de 2004 soit une carte de l’Europe du 1er janvier 2007. Certains continents représentent la position de l’Europe sur une carte vis-à-vis de l’Asie et de l’Afrique. Le côté face des pièces est une face nationale qui symbolise le pays d’émission de la monnaie avec des personnalités ou emblèmes nationaux.

Les Etats membres peuvent également émettre deux pièces commémoratives de 2 euros par an. La face commune reste identique, mais leur face nationale comporte alors un dessin commémoratif. Par exemple, les Jeux olympiques célébrés en 2004 sur les pièces grecques.

A l’occasion de la présidence française du Conseil de l’UE (PFUE), une nouvelle pièce a été émise en France le 1er janvier 2022.

Pour les billets, ils ont été conçus par Robert Kalina, de la Banque Centrale autrichienne. Il a remporté le concours graphique organisé en Europe en 1996. Chaque billet représente un style architectural propre à une époque.

De nouveaux designs pour les billets devraient être adoptés en 2024 dans le but de représenter des personnalités et monuments emblématiques de l’histoire européenne. Un concours devrait être organisé pour le nouveau design.

Quel avenir pour l’euro ?

Face au développement des cryptomonnaies, la Banque Centrale européenne réfléchit à se doter d’un euro numérique. Il permettrait d’être utilisé directement depuis sa production par la Banque Centrale européenne sans nécessité d’avoir un compte auprès d’une banque commerciale classique. Les usages envisagés sont très diversifiés : versement direct pour les aides sociales ou perception d’impôts par exemple ou achat en cash numérique sur internet. Il permettrait de diminuer l’empreinte écologique de la monnaie. Il se différencierait des cryptomonnaies par son prix stable et un remboursement garanti par une institution publique. Une phase d’étude du projet de deux ans a débuté en octobre 2021, la mise en service est envisagée pour 2026.