• L’Europe est dans le sac : une nouvelle animation autour de la mobilité

     • Publié le 14 avril 2023 • Rubrique(s) Actualités de la Maison de l'Europe, MDE

    Avec le soutien de la Maison de l’Europe de Rennes et Haute Bretagne – Centre EUROPE DIRECT, Gwenola Daniel, Anna Denais et Lucile Mabilais, trois étudiantes en quatrième année à Sciences-Po Rennes, viennent de mettre au point « L’UE dans votre backpack », un jeu collaboratif pour faire découvrir l’Europe aux collégiens depuis la classe.

    L'ue Dans Votre Backpack Photo Interview

    Crédit photo : Dominque Villars

    Vous êtes étudiantes à Sciences-Po Rennes. Suivez-vous toutes les trois le même cursus ?

    Gwenola Daniel. Oui, nous préparons un master « Europe et affaires mondiales » avec pour spécialité « affaires européennes ».

    Donc c’est dans le cadre de ces études que vous avez choisi de créer ce jeu ?

    Lucile Mabilais. Oui, en quatrième année il est possible de développer un projet de groupe tout simplement appelé « module-projet ». Nous sommes libres de choisir la forme et le sujet mais nous devons le mener de bout en bout : nous devons produire quelque chose, trouver un partenariat, établir un budget, réfléchir à une communication. Autrement dit être capables, en partant de zéro, de nous fixer un objectif et de l’atteindre en passant par des étapes intermédiaires que nous pouvons expliquer.
    Anna Denais. Nous sommes accompagnées, tout au long de l’année, par un enseignant-tuteur et, à la fin, nous avons un compte rendu à faire et une soutenance du module-projet qui sera notée.

    Est-ce la forme ou le sujet, autrement dit est-ce le jeu ou l’Europe que vous avez choisi(e) en premier ?

    L.M. L’Europe, pour être bien en lien avec notre domaine d’études.
    G.D. En troisième année nous sommes toutes allées à Bruxelles : Anna au Conseil de l’Europe, Lucile en agence de communication pour la Commission européenne et moi j’étais à la représentation de la région Hauts-de-France qui travaille à faire du lobbying auprès des institutions européennes. En plus, chacune d’entre nous a eu différentes expériences de voyage et/ou de stage en Europe via des dispositifs très intéressants mis en place par l’Union européenne. Du coup, cela nous tenait à cœur de faire découvrir cette Europe très concrète.

    C’est pour cette raison que vous avez eu l’idée de créer un jeu ?

    A.D. Notre idée, au départ, était de faire des interventions en milieu scolaire. Et en discutant avec la Maison de l’Europe de Rennes, on a vu qu’elle souhaitait disposer d’un outil permanent pour ses actions également auprès des élèves. Du coup, le jeu était bien pour parler d’Europe à un public peu sensibilisé à ces questions comme les collégiens.
    L.M. Pour nous, ce partenariat était important parce que la Maison de l’Europe est à la fois un centre de ressources et un moyen d’accéder aux collèges. Or, au début, ce qui nous inquiétait un peu, c’était de trouver les collèges où on pourrait intervenir.

    Comment le jeu s’est-il construit ?

    L.M. On a regardé d’abord à quoi on jouait, ce qui nous plaisait dans les différents jeux existants, notamment l’aventure et le voyage. Parallèlement, on savait qu’on voulait faire comprendre à quoi ressemble l’Europe et à quoi elle sert au quotidien. On savait aussi qu’on ne voulait pas gonfler les joueurs avec le côté institutionnel, mais on tenait quand même à mettre dans le jeu les principaux responsables de l’Union comme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, Charles Michel, président du Conseil européen ou Roberta Metsola, présidente du Parlement européen. Enfin, il était important de montrer que l’Union européenne est avant tout une alliance de pays qui sont voisins, qui ont décidé d’accomplir des choses ensemble et que tout ça, ça repose sur la démocratie, le consensus et le débat. C’est, en quelque sorte le sens de notre jeu : jouer par équipe, discuter, rechercher l’information. Car notre but est de donner les clés aux jeunes pour qu’ils comprennent ce qui se passe autour d’eux, qu’ils se fassent leur propre idée de l’Europe.
    A.D. A ces opportunités, il faut rajouter le volet culturel car il fait prendre conscience aux joueurs de l’étendue de l’Europe qui n’est pas simplement l’Espagne et l’Allemagne mais aussi l’Europe centrale, les pays baltes, Malte et Chypre.
    G.D. Et nous avons voulu proposer différents types de mobilité pour prendre en compte la question écologique ; comme se passer de l’avion même si le train coûte plus cher et met plus de temps.

    Il ne semble pas que pour jouer il faille avoir de connaissances préalables particulières sur l’Europe. Le but du jeu est-il plutôt d’inciter à la curiosité ?

    A.D. Il a une visée pédagogique dans le sens où comme on ne sait pas au départ ce que les collégiens savent sur l’Europe et comme on ne veut discriminer personne, pour que tous les joueurs aient les mêmes chances de gagner, on a eu l’idée de les amener à aller chercher l’information. Dans le cadre de « missions » ils découvrent ainsi l’Union européenne en termes géographiques, grâce à une carte sur laquelle figurent tous les pays de l’UE, en terme d’opportunités, avec les dispositifs Erasmus, le programme Interrail, le pacte vert ou le chargeur universel, et en termes culturels, avec les traditions ou les spécialités gastronomiques.
    L.M. Pour que tout le monde puisse se familiariser avec l’UE et ait envie ensuite d’en discuter il fallait que le jeu donne les connaissances de base, qu’il soit simple, accessible et faisable en 50 minutes.

    Quelle est la prochaine étape ?

    L.M. La confrontation avec le public.
    A.D. Nous devons faire deux interventions en collège. Puis, on laissera le jeu à la Maison de l’Europe de Rennes et peut-être que d’autres structures seront intéressées puisque on a été contactées par d’autres Maisons de l’Europe et même par quelqu’un qui travaille au Parlement européen.

    Cela doit faire plaisir car je crois que vous n’avez pas ménagé vos efforts…

    A.D. Oui, on a beaucoup travaillé sur ce projet. Mais comme ça se passait très bien entre nous, on a été efficaces.
    L.M. C’est vrai qu’aujourd’hui on a le sentiment d’avoir fait ce qu’on voulait. On a appris plein de choses et on est fières d’avoir franchi toutes ces étapes. Ce n’est peut-être pas la dernière.

    Est-ce que le jeu pourrait être amené à évoluer ?

    A.D. Pourquoi pas, si d’autres étudiants veulent reprendre le projet.
    G.D. D’ailleurs, on serait contentes que ce soit le cas.

    Propos recueillis par Dominique Villars au mois de mars 2023.

    Depuis, Anna, Gwenola et Lucile ont pu réaliser trois animations dans des collèges rennais. La Maison de l’Europe de Rennes et Haute Bretagne – Centre EUROPE DIRECT les remercie chaleureusement pour leur travail, leur énergie et leur enthousiasme. 

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