Retour sur les 10èmes Rencontres de la Maison de l’Europe
• Publié le 28 décembre 2017 • Rubrique(s) Actualités de la Maison de l'Europe, L'Europe en Bretagne, près de chez vous, MDE
Il y a tout juste un mois se déroulaient, à l’Agrocampus de Rennes, les 10èmes Rencontres de la Maison de l’Europe de Rennes, sur le thème « Refonder le lien entre agriculteur et consommateur ». Le sujet était plus que d’actualité. Moins de 3 jours avant nos Rencontres, le glyphosate était prolongé par l’Union européenne et ce pour les 5 ans à venir à raison de 18 votes pour, 9 voix contre et une abstention. Les 18 états qui ont voté pour représentent 65,17 % de la population et 65 % des voix étaient nécessaires pour cette prolongation.
En plus de cette question brûlante du glyphosate, se posaient également celles du non-respect des conditions de vie animales ou encore la défiance vis-à-vis de l’alimentation industrielle, en bref beaucoup de questions.
Les débats ont débutés après des discours introductifs de Jeanne-Françoise Hutin, présidente de la Maison de l’Europe de Rennes et de Grégoire Thomas le directeur général de l’Agrocampus Ouest, qui ont tout deux rappelé l’importance de l’agriculture dans notre société actuelle et les enjeux qui se posent à elles.
Pour ouvrir nos 3 tables rondes qui allaient se dérouler tout au long de l’après-midi, Louis-Georges Soler, directeur de recherches à l’INRA, a débuté en répondant à la première des problématiques de la journée : « Consommateur, que manges-tu vraiment ? ». Notre intervenant a tout d’abord fait le constat du changement des modes de consommation, les mots les plus importants pour les consommateurs en 2000 différent totalement de ceux des consommateurs en 2015. Avant ce qui ressortait le plus était : « Bon, goût, prix » et désormais il s’agit plus de « Bio, frais ou encore légumes » (enquête du CREDOC). Comme le rapportait M. Soler, les consommateurs attendent d’une alimentation de qualité qu’elle provienne de l’agriculture biologique, que ce soit un produit frais et enfin un produit local.
« Une agriculture partenaire de l’environnement », voilà le titre de notre première table ronde, en compagnie de nos intervenants, Olivier Allain, Vice-président chargé de l’agriculture et de l’agroalimentaire Région Bretagne, Philippe Leterme, Professeur émérite d’agronomie, Sébastien Windsor, agriculteur et Président de Terres Inovia, Patrick Guillerme, Président de l’Agrobio Bretagne et Marie Fuentes-Merino, chargée de programmes de développement rural de la DG Agri. Les questions importantes étaient entre autres la conciliation de la productivité avec la réduction des produits phytosanitaires, les défis agronomiques pour l’agriculture bio ou encore les apports de l’agriculture à la lutte contre le réchauffement climatique.
Olivier Allain, vice-président chargé de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Région Bretagne a souligné le fait que : « La Bretagne était l’une des seules régions à agir en termes d’agriculture biologique ». Sébastien Windsor, agriculteur et Président de Terres Inovia a rajouté : « On a besoin d’une Europe qui protège et d’une Europe qui accompagne l’agriculture vers une transition énergétique ».
Après de riches échanges, s’en est suivi la deuxième table ronde, « Des filières qui s’adaptent et innovent » avec, Yves-Marie Beaudet, Responsable section œuf à l’UGPVB, Jean-Luc Cade, Coop de France Nutrition animale, Patrice Drillet, Responsable Cooperl producteur de porcs, Romain Jeantet, Professeur à l’Agrocampus Ouest et Raphaël Chacon, Directeur R&D de la SILL. Patrice Drillet a rappelé l’importance de la filière porcine en Bretagne pour son économie et notamment avec la coopérative Cooperl qui compte plus de 7000 salariés et qui maîtrise la production « de la fourche à la fourchette ».
À la fin de la pause, la troisième et dernière table ronde « Un consommateur qui nourrit l’agriculteur ? », a réuni, Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières et du groupe Laita, Yves Madre, agronome et directeur du Think Tank Farm Europe, Annie Saulnier, de l’association bretonne des entreprises alimentaires et enfin Sabine Duvaleix-Tréguer, enseignant chercheur à l’Agrocampus Ouest. Cette dernière a soulevé que : « Le droit de la concurrence est un point très important dans le milieu de l’agriculture, mais il l’est tout autant pour le consommateur. ». Pour finir, l’évocation de la PAC était inévitable. Après des débats, Yves Madre, agronome et directeur du Think Tank Farm Europe, a ouvert sur le sujet en posant cette question : « Est ce que la France va être au rendez-vous des décisions agricoles en terme de budget et plus largement sur l’avenir de la PAC ? Il ne faut pas attendre que le train passe. »